jeudi 29 septembre 2011

Rencontre avec Gerome Nox

Pour nous aider à réaliser notre projet, nous avons rencontré un «plasticien du son», Gerome Nox, le 29 septembre 2011 à la friche culturelle l'Antre-peaux - 26, route de la Chapelle à Bourges. Celui-ci nous a fait découvrir son univers, et nous a permis d'avoir une première approche de la performance !


Elève : Que voulez-vous nous faire ressentir par votre musique ?

Gérôme Nox : Je ne veux pas que les gens écoutent, mais ressentent quelque chose physiquement à l'extérieur et à l'intérieur de leur corps comme des vibrations. L'amplification des sons permet cela. Je souhaite moins évoquer des sentiments, mais plutôt faire connaître au public des sensations inconnues grâce à la musique électronique que je réalise. L'espace est aussi un paramètre important à prendre en compte pour le ressenti de mes musiques. Par exemple, ma musique dans une grande pièce sombre donnera une sensation différente de la même musique dans une petite pièce lumineuse.

E : Pourquoi avez-vous choisi ce style de musique ?

G.N. : Ayant fait des études aux Beaux-Arts, je ne me considère pas vraiment comme un musicien, mais plutôt comme un soudeur de son, un sculpteur de matières sonores : je déforme des sons, les travaille avec des pédales d'effets et les amplifie pour créer des strates sonores que j'organise en direct. J'utilise des guitares électriques posées à plat sur une table, et les mets en résonance avec un e-bow (archet électronique) ; cette matière sera le point de départ d'une création in situ.

E : Que deviennent vos musiques, collaborez-vous avec d’autres artistes ?

G.N. : Mes musiques sont enregistrées sur CD et mis en vente dans les bacs. Même si l'écoute sur CD ne rend pas la même chose qu'en direct (concert ou installation). Ce que j'aime c'est ressentir les réactions du public. C'est aussi pour moi une façon de me mettre en danger.
Ensuite, je travaille parfois avec des artistes – chorégraphes ou plasticiens - mais jamais sur commande, c'est trop contraignant ; je préfère que mes musiques soient le fruit de l'improvisation. Le seul artiste avec lequel j'accepte des commandes est Claude Lévêque, plasticien qui réalise essentiellement des installations, tout simplement par amitié.


E : Quelle est l’importance de l’espace, du lieu dans vos créations ?

G.N. : Le lieu me permet l'improvisation ! J'improvise mes musiques en fonction du lieu où je suis. J'utilise beaucoup d'amplis dans la pièce. Les angles et les particularités du lieu dans lequel je compose importent beaucoup pour ma création ; en cela, je développe un art in situ. En revanche je n'aime pas composer en extérieur car la diffusion du son est difficile à maîtriser.